Réaction de Pia Imbs et Jeanne Barseghian à la censure par le Conseil constitutionnel de l’article 4 de la loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion
Ce vendredi 21 mai, le Conseil constitutionnel a censuré l’article de la « Loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion » concernant l’enseignement par l’immersion linguistique et l’usage des signes diacritiques en langues régionales, jugé contraire à l’article 2 de la Constitution « La langue de la république est le Français ».
Alors que Strasbourg, capitale européenne, accueille des institutions internationales telles que le Conseil de l’Europe, l’Eurométropole se veut exemplaire dans la défense des droits linguistiques et des langues régionales au sein de notre République. Cette décision nous rappelle que le cadre juridique actuel freine et contraint l’enseignement des langues régionales en France métropolitaine et d’Outre-mer, et qu’il est nécessaire de le réinterroger sur ce point.
Dans notre territoire eurométropolitain, le bilinguisme français-allemand/alsacien constitue autant un enjeu d’intégration sociale, économique qu’un patrimoine immatériel auquel les habitant·e·s des 33 communes de l’Eurométropole sont intimement attaché·e·s. L’accès au bilinguisme ne doit pas être réservé à une minorité alors même que la pratique croisée du français, de l’alsacien, de l’allemand et des langues minoritaires présentes sur nos territoires forme un vecteur d’émancipation social et un facteur de rayonnement fort.
Le réseau immersif est indispensable pour expérimenter des politiques volontaristes et ambitieuses en matière d’enseignement des langues régionales. Dans un espace européen que nous souhaitons sans frontières, nous ne pouvons laisser celle de la langue se renforcer. Le bilinguisme et le plurilinguisme sont la marque de l’ouverture et d’un sentiment multiculturel réel et vivace.
Ohne Zweisprachigkeit wäre die Hauptstadt Europas und die Eurometropole ärmer.